Vous avez probablement déjà quelques idées sur ce que font les psychanalystes. Mais aujourd'hui, laissez-nous vous en dire plus ! Pour cela, nous avons décidé de discuter avec un psychanalyste qui a partagé ses motivations et son parcours avec nous.
Constance Broca a 47 ans. Elle s'est installée en France depuis 2002. Elle y vit avec son mari qui est Français et ses trois enfants qui ont 14, 9 et 2 ans et demi. Elle a fait ses études de psychologie à Buenos Aires, Argentine, pendant 6 ans, où elle a également passé son master. Elle a démarré sa pratique en psychanalyse à Buenos Aires en travaillant dans le milieu hospitalier. Arrivée en France, elle a du d’abord valider son diplôme, ce qui a mis 4 ans ! Pendant ce temps, elle a démarré un master, à l’époque appelé DEA, l’intitulé « Anthropologie et pratiques cliniques du corps » à l’École Doctorale de Psychanalyse de PARIS 7. Ella a poursuivi ses études supérieures vers un Doctorat de Psychopathologie dans la même école. Elle a donné des cours de TD à Paris 7 et a découvert sa passion pour la transmission. Elle a passé des concours et a obtenu un poste de psychologue en Haute-Normandie. Elle a travaillé dans cet hôpital jusqu'à avoir son deuxième enfant. Elle a mené un double parcours professionnel : d’un côté la pratique clinique qui la passionne depuis toujours, en tant que psychanalyste, qu'elle n'a jamais cessé d’exercer.
Par ailleurs, elle a commencé à travailler comme formatrice pour de sujets cliniques dans le milieu hospitalier et médico-social. Elle a commencé à exercer également comme superviseure des équipes de différents services hospitaliers et dans le milieu médico-social. À mi-parcours, elle a lancé son propre organisme de formation. Depuis, elle travaille seule, mais également avec des collègues très compétentes et aussi passionnés dans la transmission de savoir de la clinique, accompagnant des équipes diverses tout au long de l’année. Cette année, comme tout le monde, elle est en confinement obligé, elle a dû mettre en attente les formations et supervisions cliniques jusqu’à la rentrée !
Elle a toujours aimé la psychologie, et quand elle passait son baccalauréat, elle est tombée amoureuse de la philosophie, ce qui l’a rapproché de la psychanalyse. Elle a toujours su qu'elle avait un don pour écouter les gens, qu'elle était capable d’empathie. Au départ, elle pensait devenir journaliste et écrivain. Elle a commencé ce parcours, mais très vite, elle s'est tourné vers la carrière de psychologie. Et elle reste aussi passionnée qu’à ses débuts. C’est un privilège pour elle de pouvoir écouter les gens dans leurs récits de vie si singuliers, et pouvoir les accompagner. Elle réalise sa chance tous les jours d’avoir un métier qui a un vrai sens pour elle : psychiatre psychanalyste. Sa motivation dans son métier est toujours la même depuis le début : d’abord accueillir la souffrance des patients, puis leur permettre, au moyen de la psychanalyse, de « bien se dire », de pouvoir identifier et nommer ce qui est au cœur de leurs symptômes, en faisant l’hypothèse de l’inconscient. Pour cela, la voie royale de l’inconscient reste les rêves. Elle s’applique donc dans sa pratique à faire accoucher de leur savoir inconscient au moyen des rêves notamment. Il s’agit de faire entendre aux personnes qui viennent consulter, leurs désirs inconscients souvent contrariés, ce qui œuvre dans leur division subjective.
Comment se passe une thérapie de couple chez un psychanalyste?
La thérapie de couple n'est pas la panacée de la psychanalyse. En revanche, il y a des psychanalystes qui se sont formés pour devenir aussi des thérapeutes de couple. Ce n’est pas mon cas, mais dans ma pratique, j’ai été amenée à recevoir des couples, car je reçois des enfants, que ce soit à l’hôpital ou en libéral.
Je trouve que c’est une spécialité à part entière, qui exige une expertise particulière.
Dans quels cas (si il y a) les séances chez le psychanalyste sont-elles remboursées ?
Les séances de psychanalyse sont remboursées de manière variable selon les mutuelles, allant de dix à trente séances par an. Il faut consulter sa mutuelle, car elles ont toutes des aménagements différents. Pour ma part, je peux faire des factures pour le remboursement de séances.
Mais je vous rappelle que le coût d'une thérapie analytique, qui n'est certainement pas négligeable, présente un réel intérêt clinique. Il s’agit de réaliser que, ce qu’un sujet dit dans cet espace de l’intime, a un certain poids. Et cela permet de payer, là où c'est nécessaire, le prix de la castration ailleurs que dans la vie quotidienne. Cela organise donc l’économie de la jouissance. Et puis ma pratique m’a appris que les névrosés, tout particulièrement, ont besoin de payer pour entendre ce qu’ils disent. Je ne fais pas de l’humour, ça se vérifie tous les jours.