Parfois, la thérapie est une excellente solution pour pouvoir avancer dans son quotidien, pour nous aider à débloquer des situations sclérosées et « empéchantes ». Accompagnés de professionnels, nous aurons la possibilité de sortir de notre routine quotidienne grâce à une thérapie que nous choisirons au préalable et qui nous semblera être le plus juste au-regard de ce que l’on souhaite. Nous sommes partis à la découverte de l’art thérapie qui propose un cheminement thérapeutique au-travers d’activités riches et variées.
Clara Pertuis est art thérapeute, elle pratique à Toulouse où elle est installée depuis 2012 dans un cabinet qui reçoit des patients en séances individuelles afin de les accompagner dans leur cheminement thérapeutique. Pour cela, elle propose des activités adaptées à leurs besoins d’expression, de « vidange émotionnelle » comme elle se plaît à dire elle-même et de compréhension de leur système mental, et donc comportemental, en place.
L’art occupant une place très importante dans sa vie, elle a décidé, après un processus de soin personnel et de solides études à la faculté de médecine de Tours, de le placer au cœur de son métier. Proposant des activités ludiques et adaptées aux envies et besoins de chacun, elle organise également des stages dans les Pyrénées où chacun vient avec la thématique qu’il souhaite travailler.
Clara, qui sont vos artistes préférés et comment vous ont-ils influencé en tant que thérapeute et artiste?
Mes artistes préférés… Pour n’en citer que quelques uns, pour la peinture il y a Frida Kahlo. Quand je l’ai découverte en 2002, son travail m’a énormément marqué, j’ai été fascinée par sa capacité à avoir traverser les étapes catastrophiques de sa vie en les magnifiant dans des peintures si intenses, si expressives. Pour la musique, il y à beaucoup de chanteurs qui m’ont ému par leur nostalgie si palpable, Piers Faccini, Kelly Joe Phelps, et bien sûr avant tout cela, le blues qui n’a jamais trouvé son équivalent dans ma vie. Pour la photo, c’est Salgado et les vérités qu’il met face à nos yeux. Pour la danse, ce sont beaucoup de femmes sauvages que j’ai pu côtoyer et qui dansent avec l’intensité des émotions qui les traversent.
Pouvez-vous nous décrire ce que vous faites exactement, votre processus de travail.
Quand une personne vient me trouver pour l’accompagner, j’écoute d’abord tout ce qu’elle a à me dire, tout ce dont son cerveau est conscient et qu’il a édicté comme vrai, comme sa réalité. Puis je propose des activités à partir d’images et de jeux d’écriture que j’ai créés afin que la personne ait accès au contenu de son inconscient, à ce qu’elle cherche à entendre de son moi profond. Une fois que l’on a ciblé ensemble les pensées, les comportements qui entravent l’épanouissement, alors nous tentons de comprendre où ils se sont formés, comment, à partir de quelles expériences et quelles conclusions, quelles émotions non digérées, non écoutées. Nous nous attachons dans le même temps à établir un nouvel axe de vue, don de nouvelles possibilités d’actions mais aussi de ressentis intra et inter personnels. Pour effectuer ce cheminement, nous recourrons à diverses activités artistiques qui tantôt permettront la vidange émotionnelle, tantôt la compréhension de la raison de ces
actions, tantôt la découverte de nouveaux chemins de pensées, d’actions et finalement d’épanouissement. Ainsi j’accompagne les personnes afin qu’elles s’approchent de leur épanouissement personnel et relationnel.
La photothérapie est une approche plutôt récente. Quels en sont les bienfaits ?
Pour la photo thérapie je travaille sur deux axes. Un axe où je mène seule les stages, où il s’agit d’expression des émotions, de témoignages de moments de vie par des jeux de mises en scène photographiées, de rites de passage immortalisés… Puis un autre axe pour lequel je me suis associée au travail remarquable de Zakari Babel, photographe professionnel afin d’aborder la question de l’image de soi, de la juste conscience de son schéma corporel, de l’acceptation de soi mais aussi et surtout, du lien au monde et avec le monde.
A quoi cela servirait-il de s’aimer si ce n’est pour pouvoir aimer, être aimer en retour et partager ?
Pourquoi y a-t-il de plus en plus de personnes qui ont besoin de l’art-thérapie ?
La reconnaissance du besoin d’expression de sa propre vérité est aujourd’hui acquise, chacun se permet progressivement d’écouter son monde intérieur et d’apprendre à le respecter, et donc à oser l’exprimer et le confronter au monde environnant. Il s’agit de légitimer sa place et son utilité propre au bon fonctionnement, au meilleur fonctionnement de ce monde. L’art étant un fabuleux medium d’expression où nos profondeurs peuvent être exprimées, poétisée et la thérapie étant un excellent moyen pour chercher à se comprendre, pour explorer, pour avancer. Ainsi l’art thérapie permet de laisser l’inconscient s’exprimer sans tabou et de constater sans détour ce que notre cerveau a enregistré, ce que notre moi profond a envie d’exprimer, d’assumer, de réaliser, d’épanouir.
Il s’agit de se rapprocher de l’épanouissement personnel, relationnel et professionnel dans un monde où le profit est la priorité, nous souhaitons mettre l’humain et le groupe au centre de nos motivations et actions.
Pour en savoir plus : http://clara-art-therapie-toulouse.fr/