Avant, quand il y avait un mariage, on demandait juste à un membre de la famille ou à un ami de tenir la caméra et de capturer les moments forts de la journée. Le souci c’est que même si ce photographe improvisé sait tenir un appareil photo, il n’est pas formé pour savoir quand exactement capturer une image. Voilà pourquoi faire appel à un expert tel que Stephen Meslin.
Comme vous vous en doutiez, Stephen Meslin est un photographe professionnel. Cependant, il ne fait pas n’importe quel type de photo. C’est un photographe reporter et ce qu’il fait avant tout ce sont des reportages de mariage. Il est particulièrement doué pour capturer les moments forts de cette journée si particulière. À travers ses images, vous verrez l’émotion des figurants même des années plus tard.
Mais Stephen Meslin n’intervient pas que dans les mariages. Il fait également des reportages d’entreprise. C’est excellent pour promouvoir une entreprise ou du moins pour en faire un portrait. Il peut aussi faire des reportages de voyages. Voici un extrait de l’interview que nous a accordé ce photographe-reporter.
J’ai un parcours “décousu” (rire). À l’école, tout m’intéressait mais pas assez pour qu’une voie ne semble surpasser les autres. Après un bac scientifique, j’ai suivi différents cursus sans y trouver mon compte. Après l’obtention d’un diplôme dans le commerce et d’une expérience en entreprise je compris peu à peu que ma place n’était pas là. J’ai alors, commencé à voyager et à photographier en amateur ce qui m’entourait. La passion était alors née et ne me quitta plus. Depuis cette période, j’essaye, je crée, je rate, je recommence, j’apprends, je m’améliore. Mon matériel photo s’améliore également et mon travail se rapproche d’une “qualité professionnelle”. Durant cette apprentissage autodidacte, je partage mes créations et mon travail au sein de mon entourage qui m’encourage dans cette voie. J’effectue alors mes premiers “boulots photo” pour les amis et les retours me donnent envie d’aller plus loin et d’en faire mon métier. Après plusieurs années d’hésitation due à une quête de légitimité, car n’ayant pas “appris” la photographie par les chemins institutionnels classiques, je me lance finalement en 2017.
J’ai commencé par un canon et je suis toujours sur Canon; j’ai juste augmenté en gamme. À 20 ans, mon premier achat de boitier n’était pas motivé par les mêmes critères (rire), j’avais alors privilégié une forme d’esthétisme couplé à un budget serré et des capacités en adéquation avec mes compétences en photographie, c’est à dire aucune (rire). Aujourd’hui, l’ergonomie de Canon me satisfait toujours autant, je m’y suis habitué. Lorsque l’on commence à acheter des objectifs, qui plus est chers, on se marie un peu avec une marque, en l’occurrence Canon. Pour l’achat des boîtiers, je lis des “tests” mis à disposition par des sites dédiés à la photographie. J’essaye beaucoup aussi avant de me décider, je pense que c’est essentiel, au delà des aspects techniques. Pour les boitiers pro ça marche un peu comme les films, il y a le 1 puis le 2, le 3 et le 4… (rire). Plus jeune, je rêvais d’avoir un 5D mark I, maintenant nous sommes au 5D mark IV. Le choix du boitier n’est finalement pas le plus compliqué. En revanche, cela se corse pour les objectifs. Le panel est grand et le choix plutôt déterminant pour le travail que vous voulez fournir. Mes choix ont tellement évolués depuis mes débuts que c’est très difficile de donner des critères. Je favorise, néanmoins, des optiques lumineuses. Dans certaines conditions j’utilise des focales fixes. J’adore le 35mm f1.4, il est parfait pour le reportage. J’apprécie également la polyvalence de certains zooms, comme le 24-70mm f2.8. Tout dépend de la tâche à accomplir.
Avec les innovations technologiques en matières de photographie, il est très difficile de suivre les constructeurs car la course au dernier cri est très coûteuse. L’offre dans le haut de gamme photo est de plus en plus large, surtout avec le développement des appareils photo hybrides. Je pense qu’il faut davantage se concentrer sur la composition de ses images plutôt que sur le matériel utilisé.
Les photos des préparatifs sont, je trouve, essentielles ! Elles figurent d’ailleurs dans toutes mes formules mariage. Elles sont essentielles pour différentes raisons. Le mariage est un évènement heureux mais aussi stressant or pendant les préparatifs il y a beaucoup de sourire et de détente car les mariées sont entourées de leurs demoiselles d’honneur et amies; c’est un moment très propice à faire de belles images avant le “grand bain”. C’est aussi l’occasion de prendre des photos de la mariée seule, pour l’organisation photo de la journée c’est un vrai gain de temps. Les mariés sont évidemment très sollicités pendant le jour J, l’instant des préparatifs et le seul moment où je peux interagir avec les mariés sans les déranger. C’est très important pour moi d’opérer en toute discrétion pendant la journée; les mariés me font d’ailleurs souvent remarquer à la réception des photos qu’ils ont apprécié cette distance. Je me vois comme un témoin et non comme un acteur de leur mariage. Les préparatifs me permettent d’agrémenter mon reportage avec des images différentes, plus intimistes. Ces moments me permettent aussi de me familiariser avec l’entourage proche des mariés ce qui rend plus facile la prise de vue tout au long de la journée. Il est plus évident de photographier et d’être photographié lorsque l’on est en confiance.
Pour le voyage, cela n’engage que moi, mais je pense qu’il faut être seul. Lorsque je photographie lors de mes aventures, j’ai besoin de prendre mon temps, de m’imprégner des lieux avant de dégainer mon boîtier. J’apprécie particulièrement le quotidien des endroits que j’explore et je m’en inspire beaucoup. Je marche énormément, je sors des sentiers battus jusqu’à tomber sur l’élément qui me touche, une couleur, une lumière, un visage, un bâtiment…La photo de voyage demande de la patience, qualité que je n’ai pas dans ma vie de tous les jours, mais qui s’exprime lorsque que je commence à photographier.
Pour les conseils plus “techniques”, je voyage léger; un sac à dos rando/photo suffit amplement. Le choix du matériel a également son importance; on ne s’équipe pas de la même manière si l’on veut orienter ses photos vers du paysage ou du portrait. Les horaires de shoot sont également importantes, privilégiez les lumières matinales et la fameuse “golden hour” du soir; les lumières y sont plus douces et plus facile à apprivoiser.
Se mêler aux locaux et partager leur quotidien est certainement la meilleure façon d’obtenir de belles images, qui ont du sens.
J’aime également laisser la place à l’imprévu en ne prévoyant pas trop mon itinéraire à l’avance, juste les grandes lignes. Une belle photo est souvent imprévue.
Un grand merci à Stephen Meslin qui nous a donné quelques informations sur son activité de photographe reporter. Si vous avez aimé cet article et que vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à faire un tour sur son site stephenmeslin.com !