“Quand je faisais l’informatique, je “sauvais la vie” virtuelle des gens, aujourd’hui, je trouve ça beaucoup plus enrichissant de travailler à garder les gens en bonne santé. Chez nous on dit : “ Un mauvais médecin voit le symptôme et le soulage, un bon médecin trouve la cause de la maladie et la guérit; un excellent médecin reconnaît la fragilité de l’organisme avant que la maladie arrive et la prévient”.
Pourtant rien ne prévoyait que Stéphan Ramié allait embrasser un chemin comme celui de la médecine. Lui qui dans un premier temps a abandonné ses études au lycée avant de reprendre des années plus tard, la trentaine dépassée. Quand il décide de se remettre à ses étude, il se fait former en médecine chinoise, un prolongement normal pour lui qui est déjà pratiquant de taïchi et de karaté.
“D’abord c’était la curiosité. Ensuite c’est je crois une sorte d’ancrage. Depuis tout petit je pratique des arts martiaux asiatiques, plutôt japonais comme le Karaté et le Kobudo, et plus tard Chinois comme le Tai Chi (oui c’est un vrai art martial, pas juste une “gymnastique”). L’état d’esprit, la philosophie asiatique, la profondeur des traditions tout ceci me fascine depuis toujours. Et quand on peut soigner les gens avec ça, c’est génial”, explique t-il. Il loue une salle dans un immeuble pour y recevoir ses clients.
La grande différence entre la médecine occidentale et la médecine chinoise c’est qu’en Occident on va s’attarder sur le symptôme. Si vous avez mal à la tête on vous donne un médicament pour la tête, si vous avez mal au ventre on s’occupe de votre ventre, etc…
En médecine chinoise on considère le corps comme un ensemble. Tous les organes sont liés et sont interdépendant. Nous voyons une pathologie un peu comme un arbre, si une branche est malade, il faut soigner la branche bien sur, mais nous, nous allons surtout aller soigner la racine, car si l’on soigne les racines, les branches guérissent. Et pour se faire, nous devons prendre du temps pour ausculter le patient sous toutes les coutures. Je ne critique pas la médecine occidentale, ni la chirurgie qui a soigné des millions de gens.
A mon avis les deux médecines sont bonne et doivent travailler en commun.
Je pense, sans vouloir me vanter, que la médecine chinoise est une très bonne médecine générale. On peut soigner tellement de maux divers et varié, c’est incroyable. En revanche, si un patient a besoin d’un triple pontage, et bien ce n’est pas avec mes aiguilles que je vais pouvoir le faire… Bon, après on peut se dire que si le patient avait suivit toute sa vie les précepte de la médecine chinoise il n’aurait peut être pas eu besoin de ce pontage. Mais c’est un autre problème.
Traditionnellement il y a une dizaine d’aiguilles utilisées : des grandes, des petites, des épaisses, des fines, des pointes triangulaires, etc… Aujourd’hui je n’en utilise que 3 types. 30 mm, 45 mm et 75 mm. Cela dépend surtout d’où on pose les aiguilles et de la morphologie du patient. Sur une danseuse de 38 kg et sur un sumotori de 200 kg il n’y a pas la même épaisseur de tissu et une fesse est toujours plus charnue que le dessus du pied… donc on s’adapte toujours au terrain.
Dans certains cas, on peut pratiquer la “saigné”. Alors attention, c’est pas la saigné médiéval où l’on vous retire un litre de sang ! Pour nous la saigné c’est juste 2 gouttes maximum, un peu comme pour une glycémie du sang. C’est juste qu’on le fait à des endroits précis, dans un cadre particulier.
Lors du diagnostic de la pathologie nous essayons de déterminer plusieurs choses. Le problème est-il interne/externe, plein/vide, chaud/froid, et donc yin/yang. La solution sera alors dans l’équilibre. Sur une pathologie de chaleur et de plénitude, il faudrait équilibrer en rafraichissant et en vidant. Le moxa est une sorte de gros “cigare” composé d’armoise. En se consumant il provoque une chaleur intense. Sur une pathologie de type froid on va l’utiliser pour réchauffer.
En médecine chinoise on dit que “Le vivant doit être en mouvement, dès qu’il y a absence de mouvement, il y a pathologie”. Par exemple, on se cogne et on se fait un bleu. C’est quoi le bleu ? Du sang qui ne circule pas, donc ça fait mal. Il est important de relancer la circulation, que ce soit celle du sang, des liquides physiologique, des émotions et surtout du Qi (le concept d’énergie). Le froid à tendance à figer les choses. Du coup, le fait d’utiliser un moxa peut réchauffer et donc relancer la circulation. Le chaud c’est du Yang, le Yang c’est l’énergie du mouvement (mais pas que).
Un petit truc “magique” avec le moxa. Quand une femme enceinte se retrouve à la 32e semaine avec un bébé qui se présente en siège, il suffit de moxer un point particulier pour que bébé se retourne.
Comme pour les aiguilles, il y a eu des dizaines de formes/types de ventouse. En bambou, en verre, en terre… En fonction des lieux et des époques on a fait des ventouses avec ce qu’on avait sous la main. Personnellement, j’utilise des ventouses en silicone, on a même plus besoin de briquet pour les coller, il suffit d’appuyer dessus.
Je pratique beaucoup avec les ventouses, mais au lieu de simplement les poser et d’attendre, je vais faire des massages glissés. On enduit la zone à masser avec de l’huile (voir des huiles essentielles) et on va faire glisser la ventouse, de préférence en suivant les méridiens, ou les zones a traiter. La ventouse stimule toute la couche lymphatique, avec tous les bénéfices que l’on connaît. Elle relance aussi très bien la circulation.
Un grand merci à Stéphan Ramié qui nous a donné quelques informations sur son activité de médecin alternatif. Si vous avez aimé cet article et que vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à faire un tour sur son site stephan-ramie.com !