Le champ de la complexité de l’esprit humain et des interactions humaines a toujours attiré Dominique Deraita. Elle aime découvrir et aider à découvrir ce qui se cache derrière les apparences. Elle exerce le métier de sexologue à Béziers, nous l’avons rencontrée.
Alors qu’elle tenait une salle de yoga et de relaxation ouverte à des groupes comme des sessions individuelles, Dominique s’est rendue compte qu’elle conseillait beaucoup ses élèves dans leurs problèmes de communication et de relations. Elle a donc suivi une formation pour pouvoir accompagner les personnes dans cette dimension relationnelle et s’est spécialisée dans les thérapies de couple, de famille et dans la sexologie.
Dominique travaille avec des médecins spécialistes pour des situations plus difficiles. Elle conseille ses patients sur toutes les questions relatives à la relation de couple, à la relation familiale, à l’intimité avec soi-même (identité de genre, orientation sexuelle) et à l’intimité avec l’autre ou les autres (polyamour, exclusivité, libertinage, non sexualité).
J’ai depuis longtemps déjà, à l’entrée dans l’âge adulte, rempli pour mon entourage la fonction de conseillère ou d’”oreille” à l’écoute des soucis et difficultés que l’on me confiait. Je pense que l’on peut percevoir chez moi très vite une “ouïe fine” : j’ai l’habitude de dire que j’écoute avec les yeux. On m’a souvent parlé de mon regard intense.
Je suis spontanément réservée et la façon dont se déroule le contact avec la personne ainsi que le contexte peuvent révéler mon côté plus extravertie : j’aime à plaisanter, j’apprécie les échanges humoristiques, les traits d’esprit, voire les joutes verbales.
J’aime les mots et jouer avec leurs sens et leurs sonorités. Cela me permet dans le cadre des consultations qui sont toujours sur des sujets douloureux d’avoir des petits éclats de rire bénéfiques pour mes clients et pour moi même. Je fais confiance aussi à mon intuition aussi qui m’est un grand atout thérapeutique. Et j’ai une grosse capacité de travail que j’ai entretenu toutes ces dernières années en restant toujours en formation et en remise en question tout en travaillant à plein temps.
Savoir déjà apprécier sa propre compagnie est un préalable très utile avant de démarrer une vie de couple. Être suffisamment autonome et mature dans ses comportements relationnels facilitera de savoir être à deux. Pour être à deux il faut savoir être deux.
Complémentaire de cette capacité est celle de savoir apprécier et côtoyer la différence : de culture, d’histoire, et de genre.
Savoir et pouvoir prendre des responsabilités pour ses propres points de vue, visions, limites et erreurs. Être en capacité d’assumer et non de rendre l’autre responsable de ce que je vis ou de ce que nous vivons. Pour pouvoir mieux collaborer dans toutes les actions que nous aurons à mener conjointement : décisions, projets, tâches du quotidien ou relations sociales.
Être suffisamment à l’aise avec l’expression des émotions : les tiennes comme les miennes, ou celles des enfants ou des proches. Pouvoir les accueillir sans jugement et les partager simplement.
Et être suffisamment à l’aise avec son corps, pour être à l’aise avec ton corps, pour être à l’aise avec nos corps mêlés dans la tendresse, dans l’étreinte ou dans l’amour et pouvoir se ressourcer ensemble dans ces partages.
Enfin une certaine habileté dans la communication est nécessaire pour tous les instants où la compréhension, l’attention ou la fluidité ne seront pas au rendez-vous. Pour cela il sera important de savoir respecter ou rappeler parfois quelques règles de base : écouter quand tu parles, m’exprimer en mon nom quand je parle, ou accepter des différends sans besoin d’avoir raison sur l’autre par exemple.
Pour une grande partie d’entre eux, les couples posent des attentes très fortes sur leur couple mais n’ont pas de contexte de vie qui leur permettent de les réaliser. Ils veulent partager de la tendresse, du sexe, du romantisme, des activités mais se laissent coincer par la routine, les contraintes de planning professionnel, les temps dévolus aux enfants et à la gestion de l’unité socio-économique familiale. La grande majorité voit encore ses attentes comme un dû : parce que nous sommes mariés ou que nous vivons ensemble, alors devrait en découler que je reçoive attentions et épanouissement affectif et sexuel. Pour beaucoup, c’est une découverte importante dans le suivi que nous partageons que d’apprendre à devenir acteur de sa vie de couple, force de proposition et moteur d’une dynamique qui ne vit que tant que chacun l’alimente.
Par ailleurs, l’évolution des modèles de relation au corps, à la sexualité, au genre, leur multiplicité et parfois leurs contradictions qui se répandent à travers les médias et les réseaux sociaux, mettent les couples en tension souvent entre tentation d’expérimenter le nouveau et besoin d’ancrage dans ses conditionnements et habitudes. Il faut souvent du temps et un accompagnement régulier pour leur permettre d’ajouter ce mouvement dialectique qui est aussi accordé à l’évolution de tout être vivant : comment intégrer la juste dose d’acquis nouveaux sans mettre en péril le système de valeurs et les codes propres à chaque couple.
Je leur demanderai de réfléchir et de mesurer ce qui leur coûte le plus cher au moment où ils se posent la question : le plus cher en termes de risques pour la relation de couple.
Est ce que c’est ne pas consulter pour préserver sa pudeur qui les amènera à aller mieux ou bien marcher un peu sur sa pudeur et prendre l’avis d’un(e) sexologue expérimenté(e) ?
Qu’est ce qui est le mieux pour nous, et pas seulement pour moi ?
Je leur proposerai de penser en terme de nous et de santé du couple. Ce couple a-t-il une petite maladie passagère ou bien une vraie maladie chronique ? Dans le premier cas la pudeur sans doute peut encore être respectée, dans le deuxième ce serait une erreur.
Enfin je leur demanderai s’ils ne vont pas consulter un gynécologue, un urologue, un gastrologue ou un chirurgien par pudeur lorsqu’ils sont malades ? Lorsque le couple est malade… Que vaut il mieux faire ?
Un grand merci à Dominique Deraita qui nous a donné quelques informations sur son activité de sexologue. Si vous avez aimé cet article et que vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à faire un tour sur son site : sexologue-beziers.fr
