Déguster un vin n’est pas une mince affaire. Le but n’est pas de se faire plaisir, mais d’évaluer la qualité d’un vin en particulier et d’en tirer ses propres avis. On peut assimiler la dégustation du vin à de l’art car il y a des règles à suivre. On doit, par exemple, utiliser tous ses sens à savoir le nez, les yeux et la bouche lors d’une dégustation. Géraldine de Kersaint-Gilly enseigne l’œnologie et nous fait partager quelques techniques.
Géraldine avait appris l’œnologie à New York. Dès son retour en France en 2012, elle a décidé de monter sa propre entreprise, appelée Wine Domini. Son activité consiste à dispenser des cours d’œnologie. Elle propose également des tours privés sur mesure dans les vignobles de France tels que La Champagne, la Vallée de Loire …
Passionnée par le vin, l’exercice de ce métier est une évidence pour elle. Pour ce qui est de la formation, Geraldine utilise l’approche sensorielle comme moyen pédagogique. Une séance est très riche car en plus de l’apprentissage des techniques, on y fait des jeux en équipe pour stimuler les participants. L’objectif est de créer un climat convivial.
Mon métier consiste à transmettre. En tout premier lieu, une passion (on va dire déjà un intérêt) pour le vin en désacralisant une approche trop académique. J’utilise essentiellement l’approche sensorielle (visuel, olfactif, gustatif) qui met tout le monde à égalité, tout en diffusant des connaissances plus « traditionnelles » comme les cépages, les AOC, la notion de terroir…
Celui qui m’a donné envie de faire ce métier. « La Tâche » 82 du domaine de la Romanée-Conti. Un ami avait apporté cette bouteille que nous avons dégustée à l’aveugle (bouteille masquée). Je n’avais donc aucune influence de l’étiquette. Ce vin m’a provoqué un choc sensoriel que je n’ai jamais oublié. Le lendemain, j’allais sur internet et tapais « cours d’oenologie » sur le moteur de recherche. C’est ainsi que tout a démarré, par le plaisir et c’est cette approche que je veux garder.
La curiosité d’abord. Il faut savoir « oublier » les vins qu’on aime et qu’on a l’habitude de boire car on a tendance à toujours rester dans le même registre. Il faut goûter, l’esprit « frais », presque naïf. Surtout ne pas formuler d’avis immédiat type « j’aime ou je n’aime pas ». Toujours donner sa chance au vin avant de juger. C’est ainsi que mon palais a beaucoup évolué ces dernières années et que j’apprécie maintenant des vins que je n’aimais pas du tout au début.
On commence toujours par s’échauffer le nez en faisant une reconnaissance d’arômes (que j’ai moi-même fabriqués) dans des verres noirs . Ces arômes ont un rapport avec les vins que l’on va déguster. Cela permet aux gens de les retrouver plus facilement et d’en tirer une certaine satisfaction. Puis, je fais une présentation théorique du thème abordé (région, cépage …) avec des supports visuels. Ensuite, nous goûtons les vins 1 par 1 ou par pair pour pouvoir comparer. On parle beaucoup, c’est très interactif. Je fais souvent jouer les personnes en équipe de 2 pour pouvoir créer un lien entre les participants. On ne voit pas le temps passer, y compris pour moi !
La curiosité est l’élément le plus important. Plus on est curieux, plus on avance vite. Par ailleurs, on doit être attentif. Il faut laisser parler ses sens. Le jugement ne doit être prononcé qu’en dernier lieu. En bref, il est nécessaire de prendre son temps lors d’une dégustation du vin.
Pour en savoir plus : http://www.winedomini.com/