Prendre la décision de se faire tatouer est souvent une évidence qui permet de mettre en valeur les choses qui nous représentent. Il est évident d’attendre un résultat parfait de ce que l’on souhaite et seul un tatoueur expérimenté sera en mesure de réaliser le tatouage que vous imaginez depuis si longtemps.
Mathieu Gisbert, 24 ans, né à Écully, est tatoueur depuis environ 4 ans. Le tatouage est venu naturellement dans sa vie car il a été poussé par la passion pour les milieux artistiques et grâce à certains membres de sa famille. C’était un bon compromis entre les arts, le côté financier, le développement personnel et social ainsi que l’adrénaline liée à l’imperméabilité de la pratique du tatouage. Mathieu a aussi été attiré par le tatouage car il sort des milieux conventionnels qu’on lui proposait en sortant du lycée et c’est pourquoi il a choisi de vouer sa vie à cet art.
Mathieu a racheté il y a 2 ans le fonds de commerce à son mentor et depuis l’entreprise a subi de nombreux changements : changement d’enseigne, mise aux normes d’hygiène, changement d’équipe. Actuellement Mathieu a un apprenti et s’occupe également du développement d’une marque de vêtements au nom du shop ainsi que la réalisation de son site internet et beaucoup de nouveautés à venir pour la suite. Les motivations de ce métier sont multiples. Mathieu peut s’exprimer et s’épanouir artistiquement, pour apporter à ses clients la possibilité de mettre un visuel sur leur signification, épreuve ou désir et parce qu’il est nécessaire de se réinventer, de s’adapter chaque jour pour progresser.
1. Quelles sont les conditions pour recouvrir un tatouage qui ne nous plait plus ou qui a mal vieilli ?
Difficile de généraliser, tout dépend de ce qu’il y a à recouvrir ou à retoucher. L’état initial de la peau à son importance ainsi que le projet final et les attentes du client. Je pense que pour le recouvrement comme pour les autres projets il faut fonctionner au cas par cas. Il faut bien discuter avec son client pour évaluer ce qui est réalisable ou non, bien étudier son sujet en fonction de ce qu’il souhaite. Ce sont des projets qui s’étudient et à ne pas prendre à la légère ; mieux vaut refuser si on ne maîtrise pas son sujet à 100% afin d’être sûr du résultat final.
2. Sur quels critères effectuez-vous vos devis de tatouage ?
Généralement je fonctionne à la surface au centimètre carré avec un calcul incluant l’hygiène, les charges et je réajuste par rapport au temps de réalisation et la complexité du motif (couleur noir et gris ,recouvrement). Parfois je fonctionne à l’heure si le calcul initial n’est pas concluant. Quelquefois j’estime à l’œil s’il s’agit de petites pièces relativement similaires en termes de taille et de complexité.
3. Quel est votre style de tatouage ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je n’ai pas de style de tatouage à proprement parler même si j’ai certaines préférences j’ai fait le choix de toucher à tous les styles possibles car je ne souhaitais pas m’enfermer dans une catégorie de style même si je respecte et comprends le choix de certains de mes confrères. J’aime explorer de nouvelles possibilités, mélanger les styles car ma personnalité ne supporte pas bien la routine et la répétition dans l’art.
Mes sources d’inspiration sont diverses et variées : cela comprend mes clients et leurs idées, mes connaissances en histoire de l’art et le monde qui m’entoure. Notamment la nature, les cultures, et les croyances des civilisations différentes anciennes et actuelles, ma copine, le comportement humain, la société moderne, la littérature, la bande dessinée, les artistes peintres, les tatoueurs, dessinateurs, sculpteurs, designers graphique, le graff, l’art engagé, la musique : partout où l’art est présent il y a de l’inspiration pour moi.
4. Comment soigner un tatouage qui irrite après cicatrisation ?
Si un tatouage vous irrite après cicatrisation, je pense à mon humble avis que les possibilités peuvent être très variées. Cela peut provenir des matières textiles utilisées sur votre tatouage, la cicatrisation en interne qui peut démanger après cicatrisation et créer une irritation due au frottement et aux démangeaisons, allergie à un composant dans l’encre utilisée.
Piquer dans une couche de peau trop profonde peut provoquer de l’eczéma, le soleil, la crème utilisée pendant et après cicatrisation ou encore l’utilisation d’un gel douche acide pendant la cicatrisation.
L’idéal dans un cas comme celui-ci est d’aller voir un dermatologue si votre tatoueur ne sait pas d’où provient l’irritation en question et qu’elle persiste. Cela sort un peu de mes compétences, je n’ai pas fait médecine et n’en ai pas la prétention, ma connaissance s’arrête à mon expérience personnelle, à mon recul sur la cicatrisation de mes clients. Le meilleur conseil que je peux donner est d’aller voir quelqu’un de spécialisé si l’irritation s’aggrave.