L’Ayurveda est une forme de médecine traditionnelle non conventionnelle originaire de l’Inde. Elle se concentre particulièrement sur la compatibilité ou l’incompatibilité de notre
alimentation suivant les doshas (Vata, Pitta, Kapha). Nous avons posé quelques questions à Ayurveda Vaidya, Chethu Weerasinghe, un spécialiste dans ce domaine !
Né au Sri Lanka, un pays où la médecine traditionnelle est l’Ayurveda, Vaidya Weerasinghe a ainsi été soigné par l’Ayurveda et nourri avec de la cuisine ayurvédique dès son plus jeune âge. À l’âge de 19 ans, il a été choisi par son premier maître, qui lui a enseigné l’Ayurveda pendant 7 ans. Puis, il a suivi 3 ans d’étude à l’Académie de Siddhayurveda de Colombo dont il a été diplomé.
Il est aujourd’hui fier d’exercer ce métier honnêtement, sans faire de commerce. C’est pour lui une grande satisfaction de partager ses connaissances avec des personnes qui souhaitent trouver leur équilibre physique et mental.
Trouver la cause principale d’une maladie. Pour rétablir l’équilibre, il faut aussi considérer le
nombre d’années durant lesquelles la personne a vécu avec ces troubles, combien elle a pris de médicaments, de compléments alimentaires, depuis combien de temps elle n’a pas détoxifié son organisme, depuis combien de temps elle a nourri son corps avec des matières indésirables selon les 8 différents goûts…
Je détermine la probabilité, la possibilité et le temps nécessaire pour détoxifier le corps et obtenir un premier résultat, soit positif soit négatif (toutes les informations sont utiles). Je fais des recommandations sur la discipline alimentaire à adopter en fonction de la constitution du patient et de son état de santé, toutes les matières indésirables à éviter et je donne également des conseils pour une bonne hygiène de vie à appliquer au quotidien, pour les
pratiques concernant le Prana (énergie cosmique).
J’ai effectué entre 12 000 et 14 000 consultations et massages. Ces massages thérapeutiques aux huiles ayurvédiques agissent sur les 4 systèmes organiques (osseux, sanguins, musculaires, nerveux), stimulant les points marmas (énergétiques) de différentes manières, selon les déséquilibres de chaque individu. Ils régularisent aussi la circulation de l’énergie vitale.
Avant tout je suis capable de déterminer tous les aliments incompatibles avec mon corps. Je
consomme la quantité dont j’ai besoin sans surcharger mon organisme et sans être frustré. Un ou deux repas par jour me suffisent, ce qui ne convient bien sûr pas à tout le monde.
La philosophie bouddhique m’aide à garder un esprit pur, à conserver ma joie de vivre, à assumer mes responsabilités en tant qu’homme, en tant que père, en tant que thérapeute. Pour moi, la pratique de la médecine ne doit pas consister en un simple acte d’imitation. Je suis absolument conscient de cela. Je ne vends rien. Lorsque je prends l’initiative de soigner
quelqu’un, mon esprit est clair. Quand on ressent la joie de vivre, tous les chakras sont ouverts.
On peut citer 4 huiles de base : huile de sésame, de coco, de moutarde et le beurre clarifié,
auxquelles s’ajoutent les huiles spécifiques (huile de neem…) et les mélanges de diverses variétés de plantes pour des problématiques ciblées (Mahanarayana Taila, Dhanwantaram…).
Les 5 parties de la plante peuvent être utilisées : écorce, fruits, feuilles, fleurs, noyau. Selon les recettes, on va mélanger 4 parts de plantes avec 16 parts d’eau, faire bouillir le tout, puis ajouter l’huile de base à la fin de la cuisson. On va ensuite laisser macérer cette préparation au soleil, dans des bouteilles de couleurs sombres, non transparentes. Au bout de 40 jours elle sera prête pour un usage thérapeutique.
En fonction de leurs caractéristiques et compositions, il y a 7 façons différentes d’appliquer les huiles: par voie externe sur le corps entier ou uniquement la tête, sur les articulations et les points marmas, par voie nasale (juste quelques gouttes), par voie orale et par voie anale.
Par l’action du massage, elles pénètrent à travers la peau pour agir au niveau des tissus profonds, là où cela est nécessaire, de manière progressive. Les résultats dépendent de la manière dont l’huile a été appliquée, du moment du soin, de la durée du massage, du patient, de sa problématique.
Aussi bien Vata que Pitta ou Kapha peuvent être facilement perturbés. Le maintien d’une
discipline alimentaire appropriée et les exercices de Pranayama permettent de préserver
l’équilibre des doshas au maximum et de conserver le Prana.
Pour les personnes travaillant dans un bureau, le fait de rester assis 8 heures par jour, de
manger 3 fois par jour sans que leur activité professionnelle ne nécessite un tel apport de
nourriture et sans se soucier des incompatibilités alimentaires, peut être très néfaste.
Une alimentation et une pratique sportive adaptées, avoir une bonne respiration nasale, narines dégagées, qui va nourrir chaque hémisphère cérébral par le Prana, cultiver un état d’esprit positif, agir pour sa communauté sont des clefs pour la santé du corps et de l’esprit.
Pour les intellectuels, la pratique de Pranayama est bénéfique pour éviter la fatigue cérébrale. Les techniques sont diverses. À chacun de trouver la méthode qui lui convient le mieux, avec un bon maître.
Je souhaite rajouter que le jeûne n’est pas conseillé pour tout le monde et il ne peut pas se faire à n’importe quel moment et sans préparation.
Les textes anciens de Siddhayurveda mentionnent 1008 variétés de plantes, 12 de métaux, 28 de sels minéraux et 9 de poisons torréfiés. De nos jours, certaines variétés de plantes se sont raréfiées, d’autres sont menacées de disparition du fait de leur surexploitation. Seules 624 plantes sont encore couramment utilisées.
L’astrologie et la chiromancie védique sont de précieux outils pour le Vaidya (médecin
ayurvédique). Elles sont de plus en plus ignorées. Des soins très anciens et profonds, tels que Kuti Pravesha ou la Soma Thérapie, ont quasiment disparu.
Il est impossible d’obtenir des résultats optimaux si les méthodes de détoxification ne sont pas accompagnées d’une discipline alimentaire assidue – Vipaka (résultat positif ou négatif).
C’est l’un des principaux points faibles que j’ai observé lors de ces 20 dernières années de
pratique dans les pays européens.
RASA – VIRYA – VIPAKA – PRABHAVA – SHAKTI désignent les 5 vertus présentes dans chaque aliment ingéré (médicaments et compléments alimentaires inclus). Elles nourrissent les 7 dhatus, les 5 organes sensoriels, les 5 organes moteurs, la positivité et la négativité et les 5 organes d’action. Logiquement, chaque conseiller en diététique devrait les connaître.
Pour en savoir plus : http://chethu-weerasinghe.com/
