Notre source d’inspiration pour ce qui sera de notre métier de demain se trouve généralement dans notre entourage. Les personnes que nous fréquentons, celles qui font notre quotidien peuvent facilement influencer nos décisions futures.
Manon Badermann nous a fait savoir qu’elle fut au contact de la photographie dès l’âge de 13 ans. “Je fais de la photographie depuis mes 13 ans. J’ai commencé avec l’appareil photo argentique (CANON AE 1) de mon grand père qui était rédacteur en chef du Républicain Lorrain”.
A 30 ans aujourd’hui c’est une photographe professionnelle, responsable photo du festival Décibulles et membre de la FREMAA (Fédération Régionale des Métiers d’Art d’Alsace). Elle exerce seule et se définit aussi comme une vidéaste.
Une photo d’un autre photographe : Le travail en Ren Hang que j’ai pu découvrir récemment. Il s’agit d’une série de photos de nus d’un jeune artiste décédé de façon prématuré qui nous laisse un travail remarquable dont les formes géométriques, et la couleur rouge ressortent.
Des modèles photographiés chez lui dans son petit appartement ou dans des lieux publics dans l’illégalité (le nu n’étant pas autorisé en Chine).
Une photo de moi : Il s’agit plutôt d’un court-métrage que j’ai réalisé sur des paysans (Le bon sens paysan).
Petit synopsis du film :
« Tu vas me faire une journée de… de paysans là. Une comme ça, parce que des comme ça y’en a plus eu. Plus jamais y’en a des comme ça. »– nous dit Mariette en sortant un pain de son four à bois. Nous entrons dans le quotidien de la ferme de Mariette et Dominique, éleveurs résistants. Ils ont chèvres, vaches, chevaux, poules, paons, chiens et chats. Une petite exploitation, qui fait des fromages de chèvre et mi chèvre mi vache.
Pour parler du film je citerai Raymond Depardon : « C’est qu’en écoutant ces gens, qu’on se sent plus près des choses essentielles de la vie. Il s’agit d’un hymne à l’amour de la nature et à l’attachante spécificité de leur vie. »
Raymond Depardon étant un de mes moteurs depuis toujours.
Leica M3. Cet appareil est un appareil argentique sans cellule intégrée. Il faut donc une cellule à part pour pouvoir calculer la luminosité. J’ai toujours eu un faible pour la photographie argentique, son grain et le développement des photos de façon artisanale.
De plus, cet appareil est reconnu pour sa discrétion (bruit du déclenchement discret). Il m’a été offert à mes 18 ans par mon parrain tailleur de pierre (métier qu’exerce également mon père) aujourd’hui décédé. Il a donc aussi une valeur sentimentale.
Mon thème de prédilection pour mes projets vidéos sont la nature, le respect de l’environnement et du monde qui nous entoure. Mon premier prix vidéo (en 2011 au marathon vidéo de Strasbourg) était pour le court-métrage « Le monde vous appartient » qui retrace la vie d’une fourmi. La chute étant l’être humain qui l’a tu d’un revers de la main.
Selon moi, pour être un bon photographe il faut apprendre avec l’argentique. Le fait de ne pouvoir contrôler le rendu d’une photographie qu’après développement d’une pellicule de 36 poses maximum, oblige à maîtriser le couplage diaphragme / exposition, ainsi que le cadrage. Développer ensuite ses photographies en chambre noire, passer du temps sur chaque tirage nous apprend à prendre peu de photographies, mais à s’appliquer pour chaque cliché.
Puis, la qualité primordiale à mon sens d’un bon photographe est la discrétion. Le travail du photographe est de mettre en lumière des personnes, des savoirs faire et non de se mettre en avant soi-même.
Selon Manon Badermann, notre photographe de mariage à Strasbourg, il aurait été bien d’apprendre la photographie en commençant par l’argentique. L’avantage, c’est que cela permet de maîtriser toutes les étapes. Qu’il s’agisse de la qualité du cliché, mais aussi la quantité.
Pour en savoir plus : http://www.manonbadermann.fr/