La fasciathérapie fait partie des méthodes de libération tissulaire telles que l’ostéopathie fluidique, la micro-kinésithérapie, la fascia-pulsologie, la fasciapraxie, etc. La Méthode Danis Bois ou fasciathérapie MDB est pratiquée depuis les années 80 principalement par des kinésithérapeutes, ostéopathes et médecins. C’est une approche manuelle et gestuelle qui s’intéresse aux fascias, ces fines membranes qui entourent chaque élément du corps. Nous avons rencontré Marion Milan, ostéopathe et fasciathérapeute installée à Lyon.
Passionnée d’anatomie et de physiologie, Marion a découvert le corps et son magnifique fonctionnement en faculté de médecine, puis en école d’ostéopathie. Elle a trouvé sa voie : travailler dans le domaine du corps et apporter une aide à autrui. Diplômée en 2009, elle commence par intervenir en ostéopathie dans plusieurs missions humanitaires en Afrique avant de s’installer en cabinet paramédical à Lyon.
Rapidement intéressée par le domaine de la périnatalité, je me suis formée dans un premier temps en ostéopathie tissulaire pour aborder les tout-petits (enfants et nourrissons) ainsi que les femmes enceintes. Lorsque l’on sait échanger avec les tissus d’un bébé, il est encore plus facile de travailler avec un adulte ! En ostéopathie on nous avait beaucoup parlé des fascias, et j’ai toujours voulu en savoir plus sur le sujet. Un jour une amie m’a parlé de l’école suisse de fasciathérapie de Genève qui formait spécifiquement à ces méthodes ; nous nous sommes inscrites. C’est donc l’envie, le besoin de comprendre, d’aider aux mieux les patients qui m’ont poussée à cet apprentissage. La formation a duré trois ans, durant lesquels ma pratique s’est enrichie progressivement.
Pour mon cas personnel, l’école d’ostéopathie m’a appris à pratiquer l’ostéopathie et c’est vraiment la base de la pratique corporelle. L’école de fasciathérapie m’a appris en plus à vivre et bouger dans mon corps, en lien avec lui, pour pratiquer et aider la personne dans sa globalité. C’est ce qui a été révolutionnaire pour moi. J’ai appris à prendre de l’autre tout en prenant soin de moi !
En architecture, la tenségrité est la faculté d’une structure à se stabiliser par le jeu des forces (tension et compression) qui s’y répartissent et s’y équilibrent. Ce principe permet d’envisager le corps en temps que système architectural organisationnel mouvant et adaptatif où tout est en équilibre.
Le fascia étant le tissu conjonctif connectif par excellence, il relie l’ensemble, mais s’insinue également au plus profond du corps. C’est-à-dire que le système fascial sous-tend tout le corps. Sans celui-ci nous ne serions qu’un tas d’os, de muscles, d’organes et de liquides divers. C’est grâce à lui que nous sommes un tout, un tout qui tient, qui peut se déformer en bougeant, mais qui reprendra sa forme initiale.
Cependant, les fascias sont des tissus extrêmement réactifs, ils se crispent sous l’effet du stress, qu’il soit son origine (physique, chimique ou émotionnelle). De ce fait, quelque soit le traumatisme, il y a des voies de résonnance dans l’ensemble. En ostéopathie on parle de dysfonctions somatiques et en fasciathérapie d’immobilités, d’imperceptions, de crispations des fascias, d’entrappements vasculaires etc.
Cette approche du corps touche la personne dans sa globalité, à la fois tout en douceur et très efficacement. La dimension 3D est donc la base de cette pratique qui consiste en des glissements spécifiques des fascias, entraînant une mise en travail de la profondeur et une sollicitation des processus d’auto-régulation. Et même s’il est vrai qu’histologiquement tous les tissus sont des fascias, le toucher fascia est différent de l’ostéopathie ou d’autres méthodes corporelles : le praticien met en place, grâce à ses techniques, un système qui permet au corps de se mettre en travail de l’intérieur ; servant littéralement de point d’appui aux tissus afin que ceux-ci se libèrent de leurs tensions.
Je n’ai aucune préférence de techniques, ce que j’adore c’est composer, créer une séance unique lors de chaque consultation. Et ce, en fonction de la demande du jour, des antécédents mais aussi des observations de la posture à cet instant là, ainsi que de la réponse tissulaire sous la main. Tout en gardant l’adaptabilité pour rebondir en fonction de ce qu’il se passe (ressenti de la personne mais aussi évolution des états de rigidité par exemple) et tout en suivant le fil conducteur de mon axe de travail.
La fasciathérapie s’adresse à tout le monde, quelque soit son âge et ses douleurs. Personnellement, je trouve qu’en cas de douleurs plus anciennes, les résultats sont intéressants. Le champ d’application concerne la qualité de mouvement, l’amplitude, la posture, l’ancrage, la coordination et donc de tout le schéma de conscience corporelle. Les différents outils de cette méthode sont : le travail corporel sur la table (avec la thérapie manuelle), mais aussi la gymnastique sensorielle (gestuelle debout et en mouvement) ainsi que la partie introspective de type méditatif (plutôt assis en immobilité relative).
Je suis passionnée par le côté pédagogique de mon travail auprès des patients, j’aime leur expliquer comment le corps fonctionne et aussi dysfonctionne. Toujours avec l’idée de les rendre autonomes, j’adore travailler avec ces différents outils. Je suis persuadée qu’en se connaissant, en se comprenant, il est plus facile de prendre conscience des choses, de prendre soin de soi (au sens littéral du terme). Le gros du travail est alors fait, et le praticien n’est qu’un coup de pouce supplémentaire, complémentaire. En ce moment, je suis même en train de me former à l’intégration neuro-sensori-motrice des réflexes archaïques chez l’enfant et l’adulte. Cette approche est tout à fait complémentaire du reste de ma pratique.
Pour en savoir plus : http://www.marion-milan-osteopathe.com/