S’il n’y a pas d’âge pour apprendre, il est aussi vrai qu’il n’y en a pas pour entreprendre. Pour des personnes d’un âge avancé tout comme pour les jeunes la seule question qu’il faut se poser est : dans quel secteur? Il en est de même quand il s’agit de reconversion professionnelle. On n’entreprend pas cela n’importe comment.
Stéphanie Bocquet a 40 ans et a pris la décision de consacrer son temps à la couture. Une activité qu’elle a toujours fait depuis son jeune âge. Elle a donc créé sa micro entreprise. Elle y reçoit des élèves à qui elle enseigne des techniques de DIY.
“C’est passionnant, ça génère mille projets, et au final le challenge c’est de choisir dans quel ordre on s’y investit ! J’aimerais tout faire en même temps, tout en prenant le temps de savourer chaque moment” se réjouit-elle. Ses ateliers se nomment Les Ateliers de Blanche et ont vu le jour en 2017.
J’ai toujours bricolé, et j’ai toujours cousu ! Je tiens cela de ma grand-mère, avec qui j’ai partagé des heures de diy, même si ce terme n’était pas utilisé à l’époque. C’est grâce à elle que j’ai développé ma créativité, et c’est vrai qu’en matière de bricolage, tout est dans le nom : si une solution de fonctionne pas on en bricole une autre ! Donc je m’adapte et je sais qu’on trouve toujours une solution. Je cousais déjà des vêtements pour mes poupées Barbies, ensuite c’était des vêtements pour moi lorsque j’étais adolescente. Après j’ai oublié que je savais, pendant quelques années où je n’ai plus beaucoup touché ma machine, à part pour de l’ameublement. Et puis un jour je m’en suis souvenue… et je suis repartie dans des projets plus ambitieux ! J’ai repris avec un manteau, j’ai adoré. Ce qui est génial c’est que plus je couds, plus j’aime coudre. Et plus je partage du temps en atelier et plus j’attends la séance suivante. Ce n’est pas le même métier de faire et de faire faire. Et les deux me comblent.
J’utilise des machines de la marque Gritzner. C’est une marque allemande, pas la plus connue ! Mais c’est une excellente marque, parfaitement adaptée à mon usage : ces machines sont parfaites en atelier pour accompagner des débutants et résister à l’usage intensif, et elles sont magiques pour des couturiers confirmés qui veulent une machine fiable et qui suit tous les types de projets.
Plutôt que de recommander une marque, je donnerais des critères de sélection en fonction de vos attentes. Est-il important qu’elle soit silencieuse ? Facile à enfiler ? Stable (eh oui, le poids compte !) ? Est-elle livrée avec le pied de biche pour les fermetures éclair ? Éventuellement avec celui des boutonnières ? Allez-vous coudre souvent du tissu épais ? Dans ce cas, une machine plutôt lourde et avec un double entraînement sera plus confortable.
Le seul argument qui à mes yeux n’en n’est pas un, c’est le nombre de points. Avec le point droit et le point zigzag vous pouvez tout faire ! En tout cas tout ce à quoi vous serez confronté sur un usage standard. Les points décoratifs sont sympas mais vous seront-ils utiles ?
Enfin, il y a un choix à faire entre mécanique et automatique. Là c’est une affaire de goût. Personnellement je préfère les mécaniques, que je règle à ma façon.
Si c’est un test pour voir si vous accrochez, clairement venez faire un atelier : les machines sont fournies, le reste du matériel aussi, tout est clef en main, projet et accompagnement.
Si vous savez que vous souhaitez réellement vous lancer, je dirais de négligez pas l’équipement. La machine c’est une chose, mais de bons ciseaux vous changeront la vie ! Ainsi qu’une longue règle, une équerre assez grande, des épingles très fines, un stylo ou une craie de traçage qui fonctionne bien…
Ensuite, lavez vos tissus avant de les couper. Un tissu neuf retrecit presque toujours au premier lavage. C’est dommage de s’en rendre compte après avoir terminé votre travail.
Comme premier projet, un porte-chéquier c’est simple, ou un protège-cahier par exemple. En atelier j’aime bien faire faire une trousse en premier projet, parce qu’on aborde directement la fermeture éclair et que ça dédramatise tout de suite. C’est beaucoup plus simple qu’on ne croit !
A l’école, les enfants se mettent souvent la pression devant l’objectif de réussite.
Avec la couture, l’objectif est de leur donner confiance en eux : oui, ils réussiront. Tous. Non, il n’y a pas de juste ou faux. Rien n’est grave, si c’est de travers on défait un bout et on reprend. Le pire qui puisse arriver ? On adapte le projet ! Il n’y a pas de conséquences, il n’y a que des solutions à inventer.
C’est une activité qui exige de la patience, de la concentration, de l’habileté… mais aussi beaucoup de logique ! C’est l’occasion de prendre un moment pour le plaisir, sans se rendre compte des multiples apprentissages qui vont avec.
Et le meilleur moment c’est lorsque le projet fini vient récompenser leurs efforts ! C’est une illustration concrète et immédiate : “Je me donne la peine, je suis fière de ce que j’ai réalisé, je suis capable de faire ça !” C’est un moment génial. Certaines disent même « on dirait que c’est acheté ». Comme s’ils ne pouvaient pas concevoir que leur travail puisse avoir autant de valeur (plus, en réalité) que l’acte d’achat d’un produit fini.
Pour se mettre à coudre pour du DIY, il y a un certain nombre de dispositions à prendre. Si le matériel de couture est important, il y aussi que le tissu à utiliser ne l’est pas moins. Stéphanie préconise de le laver avant de l’utiliser pour la couture. Ainsi, on évitera qu’il ne rétrécisse une fois cousu.
Pour en savoir plus : https://www.lesateliersdeblanche.fr/