“J’aimais beaucoup mon métier de kinésithérapeute mais je me sentais limitée. Je souhaitais pouvoir apporter plus, au soin du patient: avoir une approche plus approfondie qui me permette d’aller traiter la cause des symptômes, raisonner pour trouver l’origine du problème. J’aime cette capacité à pouvoir mettre en lien les fonctionnements mécaniques, neurologiques et vasculaires du corps humain afin de trouver ce qui dérange l’organisme”.
C’est alors que Aude BLANVILLAIN va prendre la décision de se former à l’ostéopathie; elle en reçoit le diplôme en 2018. Il faut savoir à son propos, qu’elle a été sportive de haut niveau en cyclisme sur piste. Puis, elle a eu son diplôme de kiné en 2007 et s’est formée à la kiné du sport en 2009.
“Notre domaine de compétence est très large, il va de la douleur lombaire; aux troubles digestifs en passant par les migraines; de la simple sensation de blocage à la douleur invalidante; du nourrisson de quelques jours à la personne âgée… Un bilan complet en début de séance, nous permet de savoir si la plainte du patient est de notre ressort ou si il faut orienter vers un médecin”, nous fait-elle savoir.
Mon expérience sportive a été très enrichissante. L’exigence et la rigueur que demande la pratique du sport à un haut niveau forge le caractère. On apprend à connaître le fonctionnement de son corps, son organisme. Je suis fascinée par cette belle “machine” qu’est le corps humain, mais le côté psychologique m’intriguait également. Il ne faut jamais sous estimer la force de l’esprit, du mental et ça j’ai pu le constater grâce au sport et à la pratique en compétition. Je souhaitais pouvoir continuer dans le milieu sportif et, côtoyant très souvent les masseur-kinésithérapeutes, c’est tout naturellement que je suis partie sur cette voie et j’en suis ravie !
La technique est une chose qui s’acquiert avec l’entraînement, comme en sport. Durant les 5 ans d’étude nous passons de longues heures à nous exercer les uns sur les autres sous l’oeil attentif des professeurs qui nous corrigent en permanence afin d’obtenir le geste le plus juste et adapté à la morphologie de chaque personne. Nous apprenons à ressentir les différences de densité des tissus, les blocages au niveau articulaire ou tissulaire. L’expérience et la remise en question nous permettent d’être en perpétuelle amélioration, encore une fois comme dans la pratique sportive de haut niveau. Mais le plus important me semble être l’attention et l’écoute envers le patient. Apprendre à poser les bonnes questions, le bilan diagnostic est indispensable avant chaque séance. La description précise de la plainte, les antécédents, l’état de santé du patient nous permette d’orienter notre soin de la façon la plus adaptée possible. L’organisme d’une personne en mauvaise santé ne sera pas capable de supporter la même séance que celui d’une personne en pleine forme. De même, si je sens qu’un patient n’est pas à l’aise ou a vécu de mauvaise expérience de vie, je serais plus attentif à ses réactions lors des manipulations. Je pense que l’adaptation est indispensable pour être un bon praticien. Chaque patient est différent, on ne peut pas faire la même séance à tous. L’ostéopathie n’est pas une “recette” qu’on applique.
Souvent la prise en charge des femmes enceintes fait peur. Je commence par expliquer à la future maman ce que je pense être à l’origine de sa plainte (lombalgie, sciatalgie, remontés acides, envie fréquente d’uriner…) ainsi que le déroulé de la séance, cela la rassure. Encore une fois le bilan est indispensable. Si la grossesse est dite à risque (ou grossesse précieuse), je ne prendrais pas le risque d’aller manipuler la patiente. Car même si je suis persuadée que l’ostéopathie ne peut être délétère, le doute restera toujours présent dans la tête de la maman si une réaction a lieu après la séance, alors que cette réaction serait probablement arrivé même sans séance. Si il n’y a pas de contre indications, je prendrais en charge la future maman, pour une séance “ordinaire” mais en respectant, plus encore, la règle de non douleur et en réduisant le temps de soin.
Je constate souvent que nous avons mauvaise presse. Je pense que les écoles d’ostéopathie n’ont pas été assez contrôlées a une certaine période. C’est une profession récente qui a manqué d’organisation. De nombreux courants existent et les patients sont parfois un peu perdus. Structurel, fonctionnel, énergétique, fasciathérapie, ostéopathe, chiropracteur, étiopathe… La méconnaissance de toute ces pratiques et techniques n’est pas très valorisante et inquiète.
Je pense que c’est pour cela que peu de médecin orientent leur patient vers l’ostéopathie. Je trouve que c’est dommage, car nous pouvons soulager tellement de symptômes de façon naturelle et non invasive pour l’organisme. J’ai pour habitude de beaucoup expliquer ce que je fais aux patients afin qu’ils comprennent et qu’ils puissent expliquer à leur tour comment fonctionne le corps humain. Je pense que l’éducation thérapeutique devrait être plus mise en avant afin que chaque individu puisse prendre soin de lui.
Un grand merci à Aude BLANVILLAIN qui nous a donné quelques informations sur son activité d’ostéopathe. Si vous avez aimé cet article et que vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à faire un tour sur son site osteopathe-lavandou.fr !