Architecte est une profession libérale, comme les médecins, les avocats, autant qu’une activité artistique, à l’instar des peintres et des plasticiens. Tandis que les artistes travaillent du réel à l’abstrait, les architectes doivent travailler de l’abstrait au réel. Respecter les normes de sécurité, de structure, de thermique, satisfaire à l’économie du projet, aux besoins… Et en même temps composer avec l’espace et la lumière pour offrir une architecture qui joint la beauté abstraite de l’art aux fonctions concrètes de la vie.
Harrison et Marion Delcros définissent l’architecture comme une vocation, un appel, ainsi qu’une science et un engagement. Au sein de leur cabinet d’architectes, ils se complètent pour travailler en tandem sur chaque projet. Tandis qu’Harrison se charge de l’accompagnement des clients, de la conception, des plans, Marion vérifie l’économie du projet, coordonne les artisans et dirige les travaux. Ils contribuent de cette façon à des projets divers pour des maîtres d’ouvrages professionnels ou particuliers : de la construction neuve à la rénovation lourde, en passant par les travaux d’extension et de transformation.
Marion a toujours su qu’elle serait architecte ; la faute aux Legos.
Harrison, c’est plus compliqué. Il s’ennuyait terriblement au salon d’orientation de 1ère. Alors il a visité chaque stand en feignant d’être un passionné du métier : gendarmerie, restauration rapide, architecture… Il s’est finalement fait avoir à son propre jeu.
Nous concevons notre métier :
Comme un artisanat. C’est pourquoi nous n’avons pas de salariés et que nous faisons tout nous-mêmes pour garantir la meilleure qualité de travail.
Comme une responsabilité. Nous faisons des choix de conception qui auront des conséquences significatives pour les personnes ou répétitives sur leur quotidien.
Comme un métier à renouveler. Nous attachons une importance fondamentale à la qualité de notre collaboration avec nos clients. Or une bonne collaboration se fonde sur un bon contrat. C’est pourquoi nous avons abandonné le système absurde des honoraires calculés au pourcentage du montant des travaux ou de la superficie du projet, qui nuisent irréversiblement la confiance qui doit s’installer entre nous. Nous privilégions au contraire une rémunération transparente au temps passé, sur la base d’une mission “à la carte” et adaptable à tout instant.
La conception est faite avec le client. Autour de la table. Du papier blanc. Des crayons. Harrison dessine les idées qui surgissent et conseille en même temps ses clients. C’est l’instant… Pictionary !
Puis, il faut représenter le projet selon les besoins (se projeter, comparer deux options possibles, consulter un artisan, etc.). Là, tous les coups sont permis ! On sait tout faire : modélisations, maquettes, aquarelles, dessins, visites virtuelles, et les plans bien sûr !
Absolument parlant, il n’y a pas d’avantages ou d’inconvénients pour l’un comme pour l’autre. En tant qu’architectes, notre rôle n’est pas d’orienter les façons de vivre d’après nos préférences personnelles, mais de discerner ce qui importe ou non à nos clients, afin de concevoir le projet qui s’adapte le mieux à leur vie.
Pour certains de nos clients, la cuisine s’est forcément fermée. Ce qui leur importe, c’est le calme, l’intimité … Et tant mieux s’ils ne peuvent pas couper les carottes en regardant une série.
Pour d’autres de nos clients, la cuisine s’est forcément ouvert. Ce qui leur importe, c’est d’être ensemble, l’espace … Et tant pis si le bazar en cuisine se voit lorsque l’on invite les copains à dîner.
Cela étant dit, cherchez “cuisine design” sur Pinterest. Une pléiade de belles photos ! Ilôt central, plan en Corian, jeux de matières… à l’infini. Ça donne envie de cuisines spacieuses, c’est-à-dire ouvertes. Mais où est le Pec citron ? L’éponge verte et jaune ? Les casseroles qui sèchent au bord de l’évier ? Le problème, c’est que les alternatives sont parfois biaisées par des images d’architecture, très belles le jour de la photo, beaucoup moins belles au quotidien. Cuisine ouverte ou fermée, notre rôle – selon nous – c’est concevoir une architecture qui soit fonctionnelle et belle au quotidien et qui prévoit l’existence du Pec citron, de l’éponge ….
Enfin, cuisine ouverte ou fermée… la question c’est plutôt cuisine ouverte sur quoi ? Quels sont les espaces de votre vie que vous souhaitez ouvrir l’un à l’autre ? La cuisine sur le séjour ? D’autres relations sont peut-être plus pertinentes pour vous.
Nous n’avons pas de préférences parmi les matériaux de construction. Un principe seulement : on ne fait pas d’aligot avec un sachet de Mousline. C’est-à-dire que les choses simplement bonnes sont affaire de bons produits ; c’est évident en cuisine, c’est aussi le cas en architecture : la forme, la décoration, le concept sont secondaires par rapport au matériau. Le chaume nous intéresse, car c’est un beau matériau. Comment mettre en oeuvre le chaume d’une manière sobre, moderne, dépouillée, qui exalte ses variations de teinte, l’orgue de toutes ces tiges empilées, la continuité de sa surface ? C’est un problème architectural qui nous occupe.
Quelques avantages du chaume :
D’un point de vue constructif, le chaume permet de couvrir facilement et naturellement des surfaces incurvées. Par exemple un bâtiment en arc de cercle. Ce qui n’est pas facile autrement sauf à utiliser des membranes synthétiques.
D’un point de vue esthétique, le chaume fait parti des rares matériaux, parmi tous ceux disponibles aujourd’hui, qui prennent un bel aspect en vieillissant, ce n’est pas le cas du verre, de l’aluminium, du béton armé et parfois du bois…
D’un point de vue spatial, le chaume requiert une pente importante (45°), qui implique nécessairement la création d’un comble aménageable ; d’un espace “en plus” dans la maison, agréable et souvent charmant et pourtant rare dans les maisons contemporaines.
Pour en savoir plus : http://delcros-associes.fr/