Ce qui permet l’apprentissage, ce n’est pas seulement la volonté de transmettre. C’est surtout la pédagogie mise en place qui fait toute la différence, mais plus important encore, la capacité de l’enseignant à l’adapter à l’apprenant. Il n’est donc pas rare dans certaines écoles, notamment privées de rencontrer des enseignants qui inventent leur propres pédagogies.
C’est cela que fait Brigitte PRAS une professeure de musique. Elle a créé en 2003 une école dont le nom est MUSMAT. Le but de cette école est d’enseigner la musique en se basant sur la langue maternelle de l’apprenant. Il s’agit donc “d’enseigner la MUSique en calquant l’apprentissage sur celui de la langue MATernelle, par imprégnation et imitation, en s’aidant également du ressenti et du codage corporels ainsi que de l’expression vocale”.
Quant à elle-même, Brigitte est pianiste, violoniste, choriste et chef de choeur. Elle est dotée d’un diplôme en pédagogie Suzuki pour l’enseignement du piano et formée en rythmique Dalcroze par Joy Kane, également institutrice de formation. “Je cherche actuellement des professeurs à former pour l’enseignement du piano et de la formation musicale, notamment à Paris et en banlieue, afin de répondre à la demande des familles”, a t-elle fait entendre.
Jean Sébastien Bach car sa musique apporte joie et sérénité, son écriture polyphonique aide à développer une bonne indépendance du jeu pianistique (mains et doigts), sa progression pédagogique permet une utilisation de ses morceaux à tous les niveaux.
J’aime bien la marque Yamaha, si les pianos sont bien fabriqués au Japon, car ils ont un bon rapport qualité-prix, avec un toucher « élastique » adapté aussi bien aux débutants qu’aux pianistes confirmés.
Comme pour tous les apprentissages, plus on est jeune, plus c’est naturel : je commence donc l’apprentissage du piano à l’âge de 3 ans, voire 2 ans 1/2 lorsqu’il s’agit de frère ou soeur d’un élève déjà pianiste, à la condition que l’un des parents soit suffisamment disponible pour suivre l’enfant (assister aux cours, et le faire répéter quotidiennement à la maison, en privilégiant l’environnement musical préconisé). Mais cette méthode fonctionne à tout âge, enfants ou adultes, et donne d’excellent résultats si l’on respecte le principe de l’imprégnation auditive (écoute quotidienne de 10 à 15 mn de musique enregistrée) et que l’on joue régulièrement en tenant compte des conseils donnés en cours.
La musique a toujours existé dans l’histoire de l’humanité, et TOUS les êtres humains sont « doués » pour cela, encore plus qu’ils le sont pour s’exprimer par le langage; tout est question d’environnement; on confond souvent « être doué » et se destiner à une carrière professionnelle; on parle tous, sans forcément être poète, acteur, ou écrivain; la musique devrait être enseignée à tout le monde, dès le plus jeune âge à l’école en cours collectifs pour une bonne formation musicale: on formerait ainsi un public mélomane averti, et de bons chanteurs; pour ceux qui ont choisi l’apprentissage instrumental, qui demande un travail quotidien, on formerait dans les écoles spécialisées de bons amateurs, et les plus performants deviendraient professionnels;
Malheureusement, certains « conservatoires » enseignent encore l’instrument comme au siècle dernier, cherchant une élite, et décourageant les autres élèves sans remettre en cause leur enseignement.
Des professeurs, souvent musiciens émérites, reconnaissent que la formation pédagogique est quasi inexistante, et certains sont en recherche de réponses par rapport aux difficultés rencontrées, notamment avec les débutants.
Sanctionner et décourager les élèves en affirmant qu’ils ne sont pas « doués » évite une remise en question, et élude le problème du manque d’information des familles quant à la nécessité d’un travail quotidien pour pouvoir bénéficier de cours individuels d’instruments.
Un audit sur le gaspillage des deniers publics par rapport au taux d’échec de l’ordre de 95% dans les premières années d’apprentissage serait nécessaire! De nombreux directeurs d’établissement sont d’ailleurs conscients de ce problème, mais n’ont pas les moyens d’y faire face.
Les professeurs des écoles sont de moins en moins formés, et du coup n’osent pas utiliser la musique dans leur enseignement, alors qu’ils font facilement dessiner leurs élèves, sans complexe particulier.
Le projet « d’une chorale par école » émis par le gouvernement, ce qui serait éminemment souhaitable, reste du coup une belle utopie!
Les difficultés rencontrées par les petits organismes de formation professionnelle pour tout simplement subsister ne va actuellement pas dans le bon sens: professeurs et familles devraient réagir pour sauver un enseignement musical de qualité, en exigeant une formation pédagogique adaptée et suivie!
A l’école MUSMAT, les parents, les grands élèves, les professeurs ont des réunions pédagogiques régulières, pour expliquer la démarche, conseiller, encourager, permettre les échanges, afin que la pédagogie vive, et que les apprentissages se déroulent au mieux, en respectant le rythme de chacun. Il n’y a pas d’examen, mais de nombreux concerts où les enfants découvrent la joie d’offrir leur musique au public.
Les professeurs favorisent également le jeu collectif (plusieurs pianos, musique de chambre), les spectacles musicaux, et la rencontre avec des artistes; cela apporte une bonne motivation aux élèves, ce qui encourage bien sûr le travail.
Notre souhait serait de faire entrer cette pédagogie dans les établissements publiques (écoles, écoles de musique et conservatoires), afin qu’elle soit accessible à tous.
La formation pédagogique réelle de l’enseignant et l’implication de la famille lorsqu’il s’agit de jeunes enfants permettent la réussite de l’apprentissage musical; la pédagogie MUSMAT permet de faire entrer la musique dans la vie du futur musicien, en axant sur le développement des capacités présentes chez tous les êtres humains, en respectant le rythme de chacun, et en favorisant les liens.
Pour en savoir plus : http://musique-maternelle.com/