Le Jazz est un style musical qui rassemble, et inspire d’autres champs musicaux tout en faisant vibrer ses origines profondes. Né à Rabat au Maroc, Jean-Paul Artero est à la tête du Club Jazz Fola, qui est situé à Aix-en-Provence. Nous lui avons posé quelques questions sur son activité.
Jean-Paul a une vraie passion pour le jazz. Le 12 Janvier 2017, il ouvre un club de Jazz, Jazz Fola, signifiant « Le Joueur de Jazz ». Le club est dans la lignée des clubs “Hot Brass” qui ont laissé chaque fois une empreinte de qualité. Une équipe resserrée de passionnés est nécessaire pour rassembler l’énergie et la dynamique des musiciens et surtout l’adhésion d’un public de fans qui renforce leurs initiatives musicales.
Le club est composé d’une salle bien équipée avec bar et petite restauration, 120 places de capacité totale, dont 50 en restauration. Le club prévoit une programmation au minimum de 3 jours par semaine, toute l’année et exclusivement avec une scène “live” sans DJ.
Toutes ! Des origines africaines du jazz au hip hop, la seule condition est qu’il y ait de la musique et qu’elle soit produite par des musiciens et non des machines automatiques.Ceci par le fait que j’exerce mon métier depuis 40 ans et j’ai donc acquis cette ouverture musicale par les rencontres faites avec les musiciens les plus divers.
J’ai appris en autodidacte l’instrument qui m’a “parlé”, la contrebasse, et je n’ai pas la prétention de pouvoir enseigner. Je crois qu’on a une prédisposition pour certains instruments ou types d’instruments (corde, bois, clavier, chant, percussion, danse, etc..) et qu’il faut faire l’effort de le rencontrer, car chaque être humain a une harmonie qu’il va “entendre” dans “son” instrument.C’est vrai que la connaissance de la musique m’aurait fait gagner énormément de temps et que comprendre seul comment ça fonctionne, m’en a pris beaucoup.
Oui, souvent la différence est faite, notamment en France où on aime bien “étiqueter” les artistes ou les styles. La musique ne se préoccupe pas de la couleur de peau. C’est une entité qui est à la disposition de tous, sans critères.
D’ailleurs, les grands musiciens de jazz ont toujours reconnu une paternité des grands compositeurs classiques. Le seul instrument inventé par le jazz est la batterie, les autres existaient tous avant. Le rythme marqué, appuyé est ce qui a différencié et rendu vite populaire le jazz à ses débuts. Et celui-ci venait du besoin nostalgique d’un peuple de retrouver ses racines et qui s’est reconnu dans ce nouveau style d’expression musicale. Il le revendique, bien évidemment et a participé à ce “partage” blanc/noir de la musique de jazz.
La première musique qui ai existé s’est faite avec le chant et le battement des mains ou des pieds. C’est ce que les africains ont retrouvé dans le dénuement culturel de l’esclavage.
En fait, pour moi le jazz est une vision de vie, “a way of life”, car cette musique est la seule qui permette à chacun de pouvoir apporter son identité, son “son”, de partager son “soi” pour aboutir de la meilleure manière possible à une oeuvre collective éphémère !
Après plus de 40 années de concerts je pourrai dire comme Gabin, “Ce que je sais, c’est que je ne sais rien” ! Le jazz est une musique vivante, elle influence et se fait influencer. Il est issu de chants musicaux accompagnés de rythmes et, des milliers d’années plus tard, c’est toujours le cas, si ce n’est qu’on a sophistiqué l’un et l’autre. Il a redécouvert les notes “bleues” ou les “ghost notes” qu’utilisaient déjà les grands “classiques”, mais en les utilisant différemment. Il est allé chercher les rythmes d’Afrique à 2,3,4,5 ou 7 temps, les tonalités d’Espagne, les modes musicaux indiens et le quart de ton oriental !
C’est une éternelle jeunesse, la musique. Et l’utilisation de l’électronique est une nouvelle avancée, qui apporte encore un nouvel univers. On écoute sous les mers, dans l’espace, dans notre corps. Et on découvre et on apporte au monde musical, à chaque fois une pierre nouvelle.
Je voudrais conclure par une phrase de Miles Davis à qui on demandait comment il avait fait évoluer sa musique au fil des décennies : “Ah bon, j’ai toujours eu l’impression de jouer le même morceau”. Sa musique avait simplement grandi avec lui.
Un grand merci à Jean-Paul Artero qui nous a donné quelques informations sur son activité de gérant d’un club de jazz. Si vous avez aimé cet article et que vous souhaitez en savoir plus, n’hésitez pas à faire un tour sur son site jazzfola.com !