Apprendre une langue étrangère va bien au-delà de sa pratique ou de la compréhension des mots qui la composent. Cela équivaut souvent à un véritable road trip à travers les paysages linguistiques, mais aussi et surtout la culture de l’autre. Ainsi présenté, cela semble si intéressant qu’il y a surement de quoi se demander pourquoi l’apprentissage de certaines langues soulève beaucoup plus de complications qu’il n’en faut.
Né aux Etats-unis dans l’Etat de l’Oklahoma, Keith Sarver est âgé de 48 ans et vit en France depuis 1997. S’il cumule plusieurs activités, celle à laquelle nous nous sommes intéressé est l’enseignement de l’anglais aux français. Apprendre l’anglais aux autres oui, mais Keith affirme que cela lui permet aussi de connaître plus en profondeur sa langue maternelle.
Il travail au sein d’une coopérative composée d’indépendants (The Talking Tree) mais enseigne seul. Les cours peuvent avoir lieu au sein de la coopérative, par Skype ou par téléphone. Ce qu’il prodigue comme conseil pour mieux apprendre l’anglais c’est de ne pas hésiter à se lancer dans les conversations lorsque l’occasion se présente.
2/Pouvez-vous nous décrire votre entreprise? Travaillez-vous seul ou en équipe?
Nous n’avons pas d’entreprise. Nous sommes un coopératif d’indépendants. Je travaille seul en séance avec les participants, mais parfois en équipe pour des questions d’organisation, et pour gérer les participants, les séances, notre site web, les événements, etc.
C’est d’avoir une équipe avec des membres des milieux différents, ainsi que des approches pédagogiques diversifiées. L’équipe donc devient très riche et intéressante avec des apports variés. Il va de soi que les accents de tous ne sont pas les mêmes et c’est bénéfique aussi. En outre, un étudiant peut parfois avoir des problèmes avec le style d’un professeur et préférer un autre, donc il/elle peut changer de séance si besoin est.
Chez nous, on commence toujours par un peu de “small talk” – on parle du weekend passé, ou des vacances récentes, ou d’événement auquel on a assisté dernièrement, etc. Puis, en général, on lit des articles courts de l’actualité, avec le coach qui lit et puis un participant qui répète, à tour de rôle, afin de travailler la compréhension, la prononciation et la prosodie. Dans certaines séances, nous pouvons aussi écouter des podcasts et/ou des extraits vidéos d’actualité, avec l’objectif de mieux comprendre les différents accents, et cumuler des expressions et du vocabulaire utile.
Nous pouvons aussi travailler sur des sujets précis, comme comment se préparer pour des entretiens en anglais, répondre aux touristes perdus dans sa ville, ou explorer un sujet de grammaire, comme des prépositions (e.g. de temps, direction et lieu, ou avec les verbes), ou même dans une autre séance, nous regardons des vidéos diverses, tels que de petits extraits, des séries télé, des films, des documentaires, des TedTalks, etc.
Oui, à cause de l’éducation française des langues étrangères. Il n’y pas assez d’expression à l’oral dans les cours à l’école, et surtout pas assez d’enseignement sur le bonne prononciation. Pour bien parler une langue, et surtout l’anglais, il faut beaucoup travailler sur la compréhension des sons et sur la prononciation et la prosodie. Ajoutons à cela, qu’il y a des sons en anglais qui n’existent pas en français, donc il est primordial que les étudiants soient exposés à ces sons afin de pouvoir bien les entendre/comprendre et puis les reproduire.
Comme tout ce que l’on veut apprendre et pratiquer, il faut le faire régulièrement. Il faut écouter, parler, converser, lire, voyager, même chanter, s’il faut !
Selon Keith, si beaucoup de français se retrouvent en difficultés face à l’apprentissage de la langue anglaise, c’est avant tout parce que le système éducatif français tel qu’il est conçu ne met pas un accent particulier sur le pratique de la langue. L’oralité est laissée pour compte au profit de l’écrit alors que c’est l’inverse qui aurait dû être fait.